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"Poètes en Oise" de Pierre SMÉE (extraits)

Introduction
dite par
Carole BROSSAIS-ZERA
(La Compagnie de la fortune)
enregistrée live aux
Archives départementales
le 14 mars 2009


Bienvenue en terre picarde où nous allons remonter le temps. Nous nous adressons à toutes celles et à tous ceux  qui, attachés au département de l'Oise, sont curieux de connaître les œuvres poétiques qui y ont vu le jour, ainsi que les poètes qui s'y sont trouvés liés.

 


1. Helinand de Froidmont
(1160 - vers 1229)

Hélinand de Froidmont fut l’un des poètes lyriques les plus importants du Moyen-Age avant François VILLON. Après avoir mené une vie mondaine, il se fit moine en l’abbaye cistercienne de Froidmont en Beauvaisis. Cet ancien trouvère, contemporain de Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion, écrivit, entre 1195 et 1197, un long poème connu sous le titre des “Vers de la Mort”, lu  jusqu’au XVI ème siècle dans les couvents. Dans ce dialogue avec la mort, il exprime la hantise du destin qui conduisait les anxieux comme lui dans les cloîtres. Il fut le premier à utiliser la strophe de douze octosyllabes sur deux rimes

extrait de : Les vers de la Mort - enregistré live aux Archives départementales le 14 mars 2009
dit par Laurent THÉMANS (La Compagnie de la fortune)



La Compagnie
de la fortune
Mort, honni est qui ne te craint,
Et plus honni à qui rien n’importe
Sinon que la vie ne lui échappe ;
Il faut bien qu’elle lui échappe sans faute :
Qui la tient le mieux la tiendra bien peu,
Plus on allonge, plus la mort raccourcit,
Mais les fous disent : "que nous importe
L’heure à laquelle la mort nous assaille ?
Prenons dès maintenant le bien qui se présente !
Après, advienne que pourra :
La mort est la fin de la bataille
L’âme et le corps retournent au néant.

Il y a longtemps que cette erreur a commencé ;
De cette science séculière
Dont fit partie la philosophie antique
Est née cette croyance détestable,
Qui ôte à Dieu sa providence
Et dit qu’il n’y a pas d’autre monde.
D’après elle, c’est un meilleur parti
De s’abandonner aux folies
Que de garder la continence.
Mais pour sûr, s’il n’y a pas d’autre vie,
Entre l’âme de l’homme et l’âme de la truie
Il n’y a donc pas de différence.
....

écouter l'extrait :


2. Eustache Deschamps
(1340 ou 1346 – 1410)


Écuyer et huissier d'armes du roi Charles V, il fut bailli de Senlis et maître des Eaux et forêts de Villers-Cotterêts. Il fut le poète le plus prolifique du Moyen-âge ayant écrit plus de 80000 vers et un théoricien, auteur d'un " Art de dictier et de fere chansons ", paru en 1392.

extrait de : Portrait d'une pucelle par elle-même - enregistré live aux Archives départementales le 14 mars 2009
dit par Hélène LAURCA (La Compagnie de la fortune)


Suis-je, suis-je, suis-je belle ?

Il me semble, à mon avis,
Que j'ai beau front et doux visage
Et la bouche vermeillette ;
Dites-moi si je suis belle.

J'ai verts yeux, petits sourcils,
La tête blonde, le nez droit,
Rond menton, blanche gorgette ;
Suis-je, suis-je, suis-je belle ?

J'ai dur sein et haut assis,
Longs bras, grêles doigts aussi
Et par la taille suis greslette ;
Dites-moi si je suis belle.


J'ai bons reins, à mon avis,
Bon dos, bon cul de Paris,
Cuisses et jambes bien faites :
Suis-je, suis-je, suis-je belle ?

J'ai pieds ronds et petits,
Bien chaussant, et beaux habits,
Je suis gaie et joliette ;
Dites-moi si je suis belle.

J'ai manteaux de petit gris,
J'ai chapeaux, j'ai beaux profits
Et d'argent mainte espinglette ;
Suis-je, suis-je, suis-je belle ?

...



écouter l'extrait :



3. Tristan KLINGSOR
(1874 – 1966)

Tristan KLINGSOR (pseudonyme de Léon Leclère) né en 1874 à La Chapelle aux Pots (Oise) a été poète, musicien, peintre et critique d'art. Il a laissé une œuvre abondante, fut l'ami de Léon-Paul Fargue et Maurice Ravel qui mit en musique certains de ses poèmes. Il est l'auteur de comptines et autres poésies pour enfants.

extrait de : La flute enchantée - enregistré live aux Archives départementales le 14 mars 2009
dit par Laurence BRET (La Compagnie de la fortune)


"L’ombre est douce et mon maître dort

Coiffé d’un bonnet conique de soie

Et son long nez jaune en sa barbe blanche

Mais moi, je suis éveillée encor

Et j’écoute au dehors

Une chanson de flûte où s’épanche

Tour à tour la tristesse ou la joie

Un air tour à tour langoureux ou frivole

Que mon amoureux chéri joue,

Et quand je m’approche de la croisée

Il me semble que chaque note s’envole

De la flûte vers ma joue

Comme un mystérieux baiser

écouter l'extrait :


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