RONDEAU VALOISIEN
Stélie, les papillons rouges, bleus, ronds et jaunes,
Le ciel ouvert qui tremble et la faune craintive,
Gomme à mâcher pensive.
Un port attend, où l'hortensia et l'anémone,
Chacune, de Marieck, ont retenu l'eau vive.
Et que Bretagne suive.
Piers a voulu contraindre et le bois et l'étain
Et le fer et le bronze à s'étendre, dociles,
Pour devenir mer d'huile.
Tandis que Jean-Marie, sous un ciel qu'on éteint,
Voyage avec un train d'encres indélébiles,
D'insoumissions civiles.
Tristan, l'œil sec, Tristan, les cernes, les cils tristes,
La police, écrevisse, a croisé, sur le front,
Le poilu, l'homme tronc.
La Suisse est bleue. L'Italie passe à l'improviste
Sur la couleur d'un lac.Dans un calme salon,
Michel joue du violon.
Toutes deux ont saigné de peindre avec leurs mains.
Le rouge d'encre est lourd, si lourd qu'il pèse encore
Et se transforme en or.
Sophie, puis Bénédicte, au bord d'un parchemin
Empruntent des chemins qu'un grand rêve dévore,
Sans regrets ni remords.
Jean-Claude est parvenu presque à l'incandescence
Et du mauve odorant a fait jaillir des fruits,
Et le jour et la nuit.
Tandis que, sous le sable et la craie du silence,
Sylviane fait germer des villes enfouies,
Des portes et du bruit.
Pour qu'un jour le désordre à jamais soit humain
Et qu'un jour, sous les voûtes du souk où Driss chante,
Un autre ciel s'invente.
Et s'envole l'oiseau qui est né de sa main...